Le mastering audio et le studio de mastering
Lorsque j’ai démarré ce blog, j’ai complètement oublié que certains pouvaient se poser la question » qu’est-ce que c’est au juste le mastering audio?« …
Ce à quoi, en tant qu’ingénieur du son spécialisé en mastering, je répondrais : « le mastering audio est une mise aux normes technique permettant d’optimiser la reproduction et la diffusion de l’œuvre enregistrée. » 
En tant qu’humain 
désireux de vous transmettre des informations pour non spécialistes, je vais devoir revoir ma définition du mastering audio afin que vous compreniez mieux ce qu’il est devenu, aujourd’hui .
Il a en effet complètement changé de visage au cours des dernières années et à un tel point qu’il m’a fallu me remettre en question pour continuer dans cet art, dans ce métier que j’aime.
La préhistoire du mastering audio
Le premier objectif du mastering est de permettre au plus grand nombre d’écouter et d’apprécier l’œuvre enregistrée.
Au risque d’en faire hurler quelques uns et en extrapolant, je pourrais dire que l’ancêtre de l’ingénieur du son en mastering dans sa version live est le chef d’orchestre qui va interpréter la partition d’orchestre et essayer de lui donner une direction technique pour transmettre au public l’émotion originelle du compositeur.
Les visions modernes des chefs d’orchestre sont d’ailleurs dans des interprétations plus rapides, plus impressionnantes pour le public.
Certains musiciens se sont regroupés dans le mouvement « tempo justo » pour revenir à la vitesse juste qui permet des interprétations plus fines mais peut être moins « commerciales »….
La première reproduction mécanique de musique date de la fin du 18eme siècle avec l’invention de la boite à musique (Antoine Favre) et des automates.
Le travail consistait à positionner des lamelles de métal sur un cylindre afin de créer une mélodie : justesse des notes, rythme… un travail de précision pour obtenir un rendu agréable.
Le travail était encore plus complexe pour les automates dont certains jouaient réellement sur un instrument (genre petit xylophone).
Le moyen âge du mastering audio
La reproduction mécanique en série a vraiment commencé avec l’électrophone et les 78 Tours. Le travail de mastering consistait principalement en un bon réglage d’un graveur…
Les très grandes séries commenceront avec la technologie du microsillon et du disque Long play, j’ai nommé le 33 Tours (33 tours 1/3 par minute créé par Columbia vers 1948). C’est à peu près vers la même période que l’enregistrement sur bande magnétique a connu ses beaux jours.
La stéréophonie ne commencera à apparaitre que vers 1958 et c’est alors que vont commencer les beaux jours du mastering audio.
L’avènement des studios de mastering
La stéréophonie pose en effet des problèmes techniques importants lors du passage sur le support vinyle.
Les ingénieurs du son du mix doivent fournir des bandes master qui gèrent parfaitement les contraintes physique (basse centrée, problèmes de phase) aux ingénieurs de mastering qui vont coucher leur bande sur vinyle.
En cas de problème, c’est le retour vers le studio de mixage : « tu reviendras quand tu sauras bosser correctement ! ». Ça fait mal !
Cette centralisation de la production vers le studio de mastering qui ressemble plutôt à un labo de certification qualité fait que les studios de mastering vont, par leur position centrale, s’équiper en moniteurs de vérification et en outils de traitement audio pour corriger quelques faiblesses du mix.
C’est sur cette image que les studios de mastering « modernes » s’appuient pour conforter leur position de dernier rempart contre les erreurs de mix.
Le mastering audio aujourd’hui
Le mastering a néanmoins énormément évolué depuis cette période car depuis de nouveaux supports sont sortis des laboratoires industriels : CD, DVD, SACD, Blu-ray sans parler du mini disque et autres inventions qui n’ont pas survécu.
Le support le plus utilisé aujourd’hui est toutefois un support dématérialisé, un support informatique : le mp3.
Malgré ses lacunes dans la retranscription d’informations musicales importantes, ce format destructif a su s’imposer par sa petite taille.
Cette petite taille a en effet permis la diffusion par les réseaux peer to peer comme Napster suivie par les industriels sur les plateformes de téléchargement légal.
Le CD master audio
Lors du lancement du format CD dans les années 80, les studios de mastering fournissaient aux usines de pressage soit des bandes U-matic soit des PMCD (cd master audio).
Ces supports ont ensuite été remplacé par les bandes exabytes (8mm) puis par le support DVD (fichiers stockés sout la norme DDP) et enfin dématérialisés par l’envoi de dossiers DDP.
Ce qui est important depuis l’avènement du CD et de la transmission FM en stéréo, c’est que les contraintes liées au support ont complètement changé et qu’une guerre a été déclarée….
La Loudness war
Cette guerre au volume sonore fait que depuis un certain nombre d’années, plus une production sonne fort, plus elle est bonne…???…
Mais il s’agit d’une autre histoire du mastering audio que je vous raconterai un autre jour 
A bientôt
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