Jusqu’où aller dans les traitements du mastering ?

Des difficultés sur votre mastering ? Besoin d'un ingénieur de mastering ?

Du « sound process » à l’effet

Le sound processing, qu’est-ce que c’est ?  Dans ma définition de ce process de mastering, c’est tout simplement n’importe quel traitement qui va modifier le son de mon mix. Donc, n’importe quel égaliseur, n’importe quelle chaine analogique (même « à plat »), n’importe quel compresseur entrera dans le champ du « sound process » car il y aura obligatoirement une altération du son d’origine.

Les effets sont tout simplement des outils du sound processing qui vont être là pour modifier plus en profondeur mon son mais également d’autres outils qui ne sont pas utilisés en sound process de mastering (chorus, flanger, delays…).

Mastering en écoute sur la plagePourquoi je viens vous parler de ça dans ce blog lié au mastering ? Tout simplement parce que si, historiquement, le travail de mastering consistait uniquement en du sound processing avec une approche subtile du son, les choses sont différentes aujourd’hui avec des approches beaucoup plus lourdes en termes de volume sonore pour les productions électrifiées.

On me demande même des masterings  pêchus pour de jolis mixs acoustiques. Aujourd’hui, il y a bien un retour vers un son plus dynamique, plus ouvert, moins compressé mais il reste anecdotique par rapport à la masse des masterings demandés.

Des stratégies différentes pour le mastering

Je veux vous parler néanmoins de ces deux approches du mastering parce qu’il me semble qu’un bon ingénieur du son spécialisé en mastering doit pouvoir analyser dans quel domaine il est en train d’agir.

Cette analyse permet de se servir de certains points de contrôle dans le mode « sound processing » qui ne seront plus valables dans le mode « effet ».

Par exemple, si j’ai besoin de gagner 10 db de volume, je vais taper dans mon compresseur et dans mes limiteurs. Je ne peux pas comparer le son obtenu avec le son original ! Je suis dans l’effet ! Je modifie le son en profondeur et le mix d’origine va devoir s’accrocher pour ressembler au produit final.

Par contre, si je travaille sur un mix Jazz, mon travail de mastering sera beaucoup plus doux et plus proche d’un sound process. Je pourrais intégrer dans mon process une comparaison au son d’origine car mon travail ne sera pas de TRANSFORMER un mix mais juste de l’EMBELLIR par une approche spectrale et dimensionnelle…

Découvrir l’intention du mix

Le travail de mastering est de faire grandir un mix, le développer, l’étoffer en essayant de garder l’intention première de l’ingénieur du son. Le premier travail est donc de comprendre cette intention, d’écouter le mix en profondeur pour entendre cette intention.

Ensuite, lors de la séance de mastering, je devrais utiliser mes outils pour développer cette intention sans entrer dans le process « d’effet ».

Par exemple, si j’ai besoin d’un compresseur pour épaissir le son, le rendre plus beau, je vais partir à la recherche de réglages qui me permettront cette approche sans entrer dans un son qui sonnera « compressé » .

J’aurais donc plutôt tendance à utiliser  un petit ratio et un treshold assez haut. Si je prends un ratio élevé et un treshold bas, je vais rentrer automatiquement dans l’effet et ce n’est pas l’objectif du mastering.

Quand l’effet vient en mastering

Aujourd’hui, le mastering ressemble plus à un « effet » qu’à du sound process. Lorsque je dois gagner 10 dB sur un mix, vous comprendrez qu’il est difficile de garder l’intention première dans toute sa beauté. Tous les instruments vont se rapprocher les uns des autres au niveau de  la profondeur.

Dragon et compresseurCe sera agréable d’entendre les petits détails qui avaient disparus dans le mixage original ! Mais sur le devant de la scène, il y aura beaucoup de monde et il me faudra, artificiellement, donner plus de place à certains instruments pour rendre  un équilibre à l’ensemble. Ici, nous travaillons dans l’effet et dans des « contre effet ». C’est le principe de beaucoup de masterings actuels et j’écoute malheureusement beaucoup de masterings « trash » (avec beaucoup de saturations)  sur de belles mélodies pop dans les productions actuelles. La prod doit être contente ! Elle  sonne plus fort que son voisin ! Youpi !!! L

Pourquoi mettre des « effets » dans un process de mastering ?

Il m’arrive de me servir d’effets dans mes masterings. Par exemple, sur des mixs manquant un peu d’air autour des prises de son, je peux intégrer une réverb dans mon process pour donner un peu d’espace derrière les instruments. Cet espace est bien sûr artificiel et il n’était pas dans l’intention première du mix. Je suis donc dans un process d’ « effet » mais je l’assume car il va servir le mix dans son ensemble.

L’objectif de cet article est de vous faire prendre conscience de ce que vous faîtes lors d’un mastering :

  • Suis-je dans un flow de sound process ?
  • Suis-je dans un flow d’ »effet » ?

En répondant à cette question, vous pourrez analyser votre stratégie  de mastering et assumer la suite de sa mise en œuvre.

A bientôt

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