Mix et mastering, une question de Niveau

Des difficultés sur votre mastering ? Besoin d'un ingénieur de mastering ?

Voilà un article qui devrait éclairer quelques ingénieurs du son débutants sur les questions de niveau sonore.

Il existe deux références majeures pour mesurer le niveau sonore d’une musique : le 0 dBFS et le 0 VU.

Le 0 dBFS et le 0 VU

Le 0 dBFS est le niveau maximum qui peut être atteint par un son numérisé.  Si vous le dépassez, vous obtiendrez des distorsions liées à un effet appelé « clipping ». Je parle de cet effet dans un autre article ICI.

Le 0 VU est le niveau 0 que vous retrouvez sur tous les vu mètres de consoles de type analogique. En général, ce 0 VU se situe entre 18 et 24 dB en dessous du plafond maximum (le 0 dBFS). Pour ceux qui veulent  mixer « fort »,  ce 0 VU peut être régler pour se situer environ à 14 dB en dessous du plafond.

Vous allez penser « mais alors, je peux largement le dépasser pour avoir un son qui sonne encore plus fort ! ». Je vous répondrai alors que oui, votre son sera plus fort mais il ne sera pas bon. Pourquoi ? parce que cela veut dire que vous confondez deux notions importantes :la notion de volume sonore ressenti appelée aussi volume moyen et la notion de volume maximum atteinte par les pics (peak) de son.

VU METRE PEAK

Niveaux sonores et vu-mètres

Les pics correspondent en général à des transitoires (attaques) de sons percussif : un coup sur la caisse claire, l’attaque du doigt sur une corde….ces attaques sont bien représentées sur les vu mètres numériques.

Au contraire, le vu mètre analogique va être plus long à se déplacer qu’un vu mètre numérique. Il ne saura pas bien représenter les peaks (un peu quand même et avec l’habitude et deux bonnes oreilles, cela ne devrait pas vous déranger). Par contre, il vous représentera parfaitement la puissance de votre mix, son aération. Il représente bien la puissance moyenne qui est en général mesurée par la puissance RMS (root mean square).

Voici deux stratégies de base qu’un ingénieur du son débutant va mettre en place pour obtenir un son plus « puissant ».

Stratégies de base en mastering

Dans le premier cas, il va taper dans un limiteur comme une brute pour faire monter le volume sonore ressenti et il y arrivera.

Son volume sonore sera fort mais, malheureusement, le son sera mou et/ou moche et/ou fatiguant ! La plupart des transitoires se seront écrasées comme des moustiques sur un pare brise un soir d’été et ces jolies attaques seront aussi belles que les moustiques sur le pare brise… s’il me transmet un travail dans cet état (mon studio est par là)  , il faut savoir que les distorsions liées à ce traitement brutal seront non récupérables.

Manley varimu en action

Dans un second cas, la solution est de donner plus de haut médium et d’aigus. Les premiers mixs que j’ai vu apparaître avec ce traitement étaient des mixs punk (dans les années 1990) et effectivement le son était beaucoup plus « fort » mais….. Vraiment moche. Je retrouve cette technique aujourd’hui sur de nombreuses productions amateurs ou de type « pour préados et ados ». L’équilibre musical est fracassé et on écoute plutôt une bouillie remplie de hauts médiums complètement saturés et donc  fatiguants.

A retenir

Ce que je voudrai que vous reteniez ce ce petit article, c’est que lorsque vous mixez, réglez votre vu mètre sur – 18 dBFS si vous êtes dans une musique « normale’, – 22dBFS si vous êtes dans une musique très aérée qui veut transmettre l’émotion d’une interprétation et enfin -14 dBFS si vous oeuvrez dans des musiques au niveau très soutenu. Le 0 dBFS n’est là que pour vous rappeler de ne jamais l’atteindre lors de fortes attaques…

Et pour s’en rapprocher en beauté, il y a la formation pro… ;-)

A bientôt

Frédéric

 

 

 

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