Je vais donc parler maintenant de la première approche de la compression/master que certains appelleront compression « bus » (traduction à partir de l’anglais mix-bus).
Pour réaliser cette compression, vous devrez concevoir votre mixage en intégrant dès le départ cette étape de compression dans votre section masterstéréo ou multi-canaux. De cette façon, votre mix sera conçu dès le départ en intégrant les points négatifs de la compression dans vos décisions de mix. Lorsque vous bougerez vos faders, vous les bougerez en fonction de la réaction du compresseur. Lorsque vous modifierez une équalisation sur une piste individuelle ou sur un groupe, vous le ferez en fonction de la réaction du compresseur. Le compresseur sera une partie entière de votre chaine d’écoute et sera donc intégré « nativement » dans la création de votre mix.
L’avantage de cette méthode est qu’elle vous donne tout de suite l’effet de liant, l’épaisseur qui va vous permettre de ne pas saturer votre mix d’arrangements qui ne sont pas forcément nécessaires mais que vous auriez pu vouloir rajouter pour combler des « vides » dans le mixage
La compression bus master et le choix du compresseur :
Quel compresseur choisir pour réaliser cette compression native lors de la phase de mixage ?
Comme vous vous en doutez, il n’existe pas une seule solution mais je distinguerai quand même quatre grandes familles. Ces familles de compresseur correspondent en réalité à des modes de compression physiquement différents. Nous retrouverons bien sûr les compresseurs à lampes (à gain variable), les compresseurs optiques, les compresseurs VCA et enfin les compresseurs FET.
Les compresseurs à Lampe et à gain variable
Vous les connaissez sûrement ! Vous trouverez ici les classiques « vari-mu » de chez Manley, le pendulum ES-8, l’ADL 670 et enfin les Fairchild (660 et 670) mais il n’en reste plus beaucoup. Je dispose de deux vari-mu très différents : le premier construit par M.Manley « himself » qui comporte des lampes 6386 (les lampes du Fairchild ) et un plus récent avec des lampes 5670 . Les deux ont une sonorité très différentes et je conserve mes 6386 pour les mixs les plus fins. La qualité de ces compresseurs à lampe est de vous fournir une douceur et une chaleur que vous aurez du mal à obtenir avec les autres compresseurs. Ajoutez à cela une légère distorsion harmonique liée à d’excellentes lampes et vous avez un type bien spécifique de compresseurs pour les compressions/master.
Les compresseurs optiques
Le premier compresseur que j’ai utilisé dans cette famille était le « joemeek SC2 ». On en trouve aujourd’hui des copies numériques mais je ne saurai vous dire ce qu’elles valent car je me sers toujours de ce viel outil efficace et increvable…
C’est une cellule photo-électrique qui contrôle ici la réduction de gain. La simplicité du système électronique va permettre de réaliser cette compression avec un minimum de composants et donnera donc un effet relativement transparent et très musical. Vous trouverez des modèles classiques dans les studios comme mon Jomeek SC2 mais également des Avalon AD2044, des Tube-Tech CL2A
Les compresseurs à VCA
Vous voulez de la couleur ? Vous voulez du caractère ? Les compresseurs VCA sont là pour vous….VCA veut dire Voltage-compressor Amplifier : pour être plus clair, un amplificateur est commandé par une tension de commande (signal électrique audio). C’est un système efficace qui a été mis en place par des grands de la table de mixage : SSL et NEVE pour ne pas les nommer ;-)
Focusrite (le modele Red 3 je crois) et API (avec son vénérable API 2500) sont également de grands constructeurs de compresseurs à VCA
Les compresseurs à FET
Alors là, vous oubliez la couleur…on est dans la solarisation lol. Vous connaissez surement le Universal Audio 1176 et peut-être le cranesong STC8. Ces machines sont très puissantes et deviennent rapidement agressives. Cela est du au fait que la compression est réalisée au travers de transistors un peu spéciaux de type FET. Leur avantage est qu’ils réagissent très très rapidement. Ils sont donc souvent utilisés dans une approche « limiteur ». Cette agressivité une fois « contrôlée », ils peuvent devenir d’excellents outils en tant que compresseur de bus stéréo et ils peuvent devenir une alternative sérieuse pour des mixs nécessitant des compressions rapides.
Comment régler son compresseur ?
Oooops ! En voilà une question bien ardue pour une fin d’article.
Il n’y a pas une réponse simple et le réglage dépend vraiment du style musical, du tempo du titre. Rappelez-vous simplement que le travail d’un compresseur est de modifier l’équilibre entre deux types d’évènements musicaux : l’impact lié aux attaques (cordes, batterie…) et les résonances qui suivent. Je simplifie bien sûr mais cette approche devrait vous permettre d’expérimenter en fonction de vos choix de réalisation.
A bientôt sur Mastering Addict
Frédéric
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