Slow mastering et Fast mastering

Des difficultés sur votre mastering ? Besoin d'un ingénieur de mastering ?

Le Slow mastering et le Fast mastering

Dans un monde qui va toujours plus vite, je voudrais dans cet article mettre en avant et faire l’éloge de la lenteur. Le mastering est une étape forte de la production d’un disque alors je vous pose la question : préférez-vous un mastering rapide ou un mastering qui prend le temps ?

Ralentir le temps, c’est se donner le pouvoir de se concentrer sur sa sensibilité, sur le goût des choses.

La relation au temps est aujourd’hui un sujet de névrose. On perçoit le temps comme une ressource qui va se terminer et on le consomme comme le reste, dans la précipitation !!!

Le temps n’est pas cela. Le temps est un élément de notre environnement et la hâte est souvent sans objet et contre-productive.

Speed ou dolce vita

Mais comment marier la Dolce Vita et les impératifs de notre monde moderne ?

Tout simplement en donnant aux deux rythmes la possibilité de co-exister ! Sans confondre lenteur et inaction, il est tout à fait possible de trouver le « tempo justo ». pour réaliser les choses.

Les espagnols retrouvent avec plaisir la siesta de l’après repas qu’ils avaient perdue dans la modernisation de leur culture.

Ce petit temps de repos leur redonne une énergie toute neuve pour attaquer une après-midi et une soirée en pleine forme.

Et le mastering dans tout ça ?

Dans la musique et le mastering, la « loudness war » a précipité le mastering dans l’urgence. Des traitements très forts dans un temps très court pour des musiques à écouter et à jeter très vite…
Après le fast (fat ?) food de MacDo, la fast music.

On a mis des semaines voire des mois à poser des compos, à choisir des arrangements, à sélectionner des sons, des effets, bref à mixer et on va donner notre bébé à un système qui va nous fracasser tout ça pour lui donner de l’épaisseur en réduisant la dynamique, pour en faire une bouillie sonore.

Alors, autant faire vite ???

Un mastering pour consommer ou donner du goût ?

Je réécoutais récemment deux disques des RHCP « Blood sugar sex magic » et « Californication ».

Le second est puissant, imposant mais je ne peux pas l’écouter en entier ! Il est fatiguant. Le premier est plus, comment dirais-je?……. « swing », moins puissant mais suffisamment quand je monte un peu le son de mon ampli.

Je ne les compare pas vraiment pour dire celui-ci a un défaut, celui là un autre mais juste pour signaler qu’aujourd’hui, il n’y en a qu’un seul que je réécoute avec plaisir. Devinez lequel ?

Vitesse et/ou lenteur ?

Certaines activités défient la vitesse.

Lors de la composition d’un texte, quelquefois, le vitesse est présente et les mots courent sous la plume mais combien de temps ce texte a-t’il muri en nous ? Il est souvent le fruit de longues rêveries, d’expériences de vie, de balades dans les chemins de notre mental.

Il en va de même lors de la composition musicale. Quelquefois, la mélodie nous vient naturellement et quelquefois, il faut du temps pour que les idées se mettent en place, pour trouver l’arrangement qui nous parle.

Avec plus de 15 ans de recul sur le travail de mastering, je pense que celui-ci mérite aussi de s’intégrer dans un temps plus long que quelques heures à suivre dans un process de production/productivité…

Dans un monde configuré pour la vitesse, la tortue a encore un bien long travail de persuasion à mener.

De mon coté, j’ai mis en place des séances de slow mastering. Là où nombreux sont ceux qui réaliseront le mastering de leur album en une journée, je propose de le réaliser en deux jours pour un tarif sensiblement égal afin de créer une immersion commune dans un projet, de prendre le temps de redécouvrir les mixs par notre sensibilité, de partager des réflexions mais aussi des repas.

L’échange est la clé de la complicité musicale et la lenteur permet cela. Sans les artifices d’une communication rapide, superficielle, commerciale et sans intérêt, une complicité humaine peut se mettre en place.

L’objectif est de créer une œuvre musicale pour lui faire traverser le temps et non de créer un objet de consommation instantanée. Pour ça, il y a l’industrie et Royco… ;-)

Lorsque vous aurez réduit votre addiction à la vitesse, vous vous poserez alors la question :
Pourquoi n’ai-je pas changé de rythme plus tôt ?

Essayez ! Vous avez le choix !

A bientôt

Frédéric

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