Le studio de mastering avant le glass master
Encore un terme Anglophone qui peut dérouter le débutant. Certains clients me demandent d’ailleurs si je peux leur préparer le glass master !
Je suis bien sûr obligé de leur refuser ce service qui n’a rien à voir avec le mastering d’un album.
Le mastering est une étape créative qui se déroule après l’étape du mixage. Lorsque vous sortez d’une session de mastering, vous pouvez avoir en main soit un CD master, soit un ensemble de fichiers au format DDP.
Il vous faudra alors passer à l’étape suivante qui est une étape purement industrielle : le pressage en nombre de vos CDs.
Le glass master et Gutenberg
Dans cette étape, il va falloir presser vos CDs et la technologie employée nous vient de loin dans le passé. Dans l’industrie du livre, une presse a besoin de créer un modèle en « négatif » pour imprimer sur une feuille après encrage du modèle. Merci Monsieur Gutenberg !
L’industrie du disque n’a pas inventé l’imprimerie mais elle s’est servie du même principe pour le pressage en nombre avec bien sûr des avancées technologiques sur la miniaturisation.
Le process industriel (création du glass master)
Il faut créer un tampon que nous appelons le « glass stamper » qui va permettre de créer un nombre important de Cds, DVDs par injection d’une forme de plastique (polycarbonate) qui reprendra les formes du « tampon ». Pour cela, la phase industrielle va passer par 3 phases :
- Phase 1 : un disque de verre recouvert d’une couche photosensible est gravé par l’action d’un faisceau laser. Celui-ci est ensuite recouvert d’une fine couche d’argent (très fine). Vous avez la première matrice appelée le glass master. Ce disque est gravé à partir des informations que vous fournissez à l’usine, c’est à dire à partir de votre CD master ou de vos fichiers DDP.
- Phase 2 : par electrolyse (action chimique liée aux propriétés électriques des métaux), une couche de nickel est déposée sur le glass master. Cette couche est ensuite séparée du glass master. Vous avez maintenant un glass stamper que nous pourrions appeler plutôt un « Nickel stamper » (tampon en nickel). Ce stamper est l’image en négatif du cd à presser.
- Phase 3 : le stamper est placé dans une machine de pressage. Cette machine va injecter un plastique sous forme fluide qui va durcir et prendre la forme du tampon en positif cette fois-ci
- Le disque ainsi obtenu va être recouvert d’une fine couche d’aluminium
- Puis verni (pour le protéger des rayures)
- Puis imprimé (logos SACEM, SDRM, titre, etc…) selon vos désirs
- Puis enfin intégré dans un boitier avec le livret, etc…
Enfin, le lot de CDs est installé dans un carton et est prêt à prendre la route.
Un glass master, c’est cher !
Donc quand on me demande de préparer un glass master, je comprends que le client a reçu un devis pour son pressage de CDs qui est suffisamment détaillé pour lui faire prendre conscience que le glass master est un objet qui coute cher à fabriquer.
Un seul glass master peut servir à produire 500 ou 10.000 CDs.
C’est ce qu’on appelle en gestion une charge fixe et voilà une partie de l’explication du peu de différence de prix entre la production de 500 ou de 1.000 CDs.
Donc un conseil : produisez et vendez 10.000 CDs. Ca revient moins cher. ;-)
A bientôt
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